Editorial d’Anne Sander, Députée européenne, Vice-présidente de la Mission Opérationnelle Transfrontalière, publié suite aux élections européennes de mai 2019.
„Les élections européennes ont montré que les attentes sont fortes vis à vis de l’Europe. Plus que jamais, elle doit être concrète, efficace et démocratique. C’est ce visage de l’Europe que le prochain Parlement européen doit s’engager à façonner. Les territoires transfrontaliers ont un rôle central pour la construction de cette Europe, ils la rendent visible et tangible auprès des citoyens.
Le groupe de travail sur la coopération transfrontalière, créé à mon arrivée au Parlement européen, a été une formidable plateforme d’échanges entre élus et praticiens européens, nationaux, locaux, techniciens et acteurs privés. Il a été une opportunité unique de faire remonter les préoccupations de terrain aux législateurs et garantir une meilleure prise en compte du transfrontalier dans toutes les composantes des politiques européennes. Pour cette nouvelle mandature, nous allons poursuivre ce travail et le renforcer, en proposant de créer un Intergroupe parlementaire dédié spécifiquement à la défense des intérêts des territoires frontaliers.
Je lance ainsi un appel à tous les militants de la cause transfrontalière et européenne, à se joindre à nous dans ce projet.
Pour la période 2021-2027, les chantiers pour renforcer la coopération transfrontalière restent nombreux et nécessiteront un fort soutien du Parlement européen. Il s’agira tout d’abord de se mobiliser pour garantir le maintien des financements Interreg pour faciliter la réalisation des projets transfrontaliers. L’enjeu sera également d’assurer que le nouveau mécanisme, novateur, l’ECBM, visant à faciliter le montage de projets transfrontaliers, en appliquant la législation d’un pays voisin sur son territoire, soit ambitieux dans sa mise en œuvre. Le Parlement européen devra également poursuivre ses efforts pour mieux prendre en compte les problématiques transfrontalières dans toutes ses actions.
Le Traité d’Aix-la-Chapelle représente une avancée importante pour la coopération transfrontalière au service des citoyens à la frontière franco-allemande. Pour la première fois, un traité reconnaît officiellement la coopération transfrontalière, avec un chapitre dédié, et il établit un comité binational de coopération transfrontalière. Je me réjouis de la création de ce comité, d’ailleurs transposable sur d’autres frontières, et avec qui il sera indispensable de tisser des liens étroits car la résolution des obstacles transfrontaliers requiert une approche multi-niveaux. Enfin, ce Traité apporte un cadre favorable à la future Collectivité Européenne d’Alsace.
Grâce à son expertise sur les enjeux frontaliers et son dense réseau de partenaires, la MOT est un interlocuteur indispensable du Parlement européen et des autres institutions européennes. Ses réflexions, basées sur des expériences de terrain, nourrissent pleinement nos échanges et font émerger des initiatives innovantes, comme ce fut le cas pour la proposition d’un mécanisme pour faciliter le montage de projets transfrontaliers.
Une des forces de la MOT est sa capacité à créer des synergies et à mettre en réseaux différents échelons de gouvernance. Ce rôle de facilitateur d’échanges est indispensable pour relever les défis complexes des territoires transfrontaliers. Nous avons besoin de structures comme la MOT qui participent à faire remonter les préoccupations et les difficultés du terrain au niveau européen.“
Source : MOT Newsletter
Mission Opérationnelle transfrontalière
Juin 2019