Le 24 octobre 2017, l’association trinationale RegioTriRhena a organisé son assemblée générale et une conférence sur les défis et perspectives du marché transfrontalier de l’emploi dans la Regio TriRhena.
L’ADIRA assure le secrétariat général français de Regio TriRhena dont la vocation est le développement des échanges et réseaux économiques transfrontaliers.
Lors de l’assemblée générale a eu lieu une passation de pouvoir pour la présidence de la Regio TriRhena : Daniel Adrian, Conseiller départemental du Haut-Rhin et Vice Président de Saint-Louis Agglomération Alsace Trois Frontières a pris la succession du Dr Kathrin Amacker, Présidente de la Regio Basiliensis.
Le Dr Bernd Dallmann, Président de la RegioGesellschaft Schwarzwald-Oberrhein et Geschäftsführer de la Freiburg Wirtschaft Touristik und Messe complète le trio formant le Comité Directeur de l’association qui compte une trentaine de membres.
La conférence a réuni des intervenants français, allemands et suisses pour évoquer l’évolution du marché du travail transfrontalier. Tous ont déploré le faible niveau d’allemand des salariés français qui constitue un frein important à leur accès aux emplois en Allemagne et en Suisse.
Le niveau des postes a évolué, les compétences recherchées sont plus élevées qu’auparavant et le niveau linguistique est un pré-requis important. Il a été proposé que les entreprises suisses et allemandes qui recherchent des talents s’impliquent davantage et contribuent à améliorer le niveau d’allemand de leurs salariés frontaliers.
Alain Girny, Président de Saint-Louis Agglomération Alsace 3 Frontières a insisté sur l’importance d’orienter les jeunes vers des métiers de l’industrie. Il a également été question de changer le regard des enfants, des parents et des professeurs sur l’industrie. En Suisse, les contacts sont plus faciles.
Lörrach a quasiment atteint le plein emploi avec 3 % de taux de chômage. A peine plus d’un millier de frontaliers français vont travailler à Lörrach alors qu’ils sont 33 000 à aller en Suisse et qu’il y a plus de 37 000 salariés du Sud Bade qui vont travailler en Suisse. A cause d’une démographie vieillissante, il devient nécessaire d’attirer de nouvelles personnes dans la région. Le risque consiste à assister à des délocalisations d’entreprises vers des régions où la main d’œuvre est plus facilement disponible ou à voir des entreprises obligées de refuser des contrats par manque de ressources humaines suffisantes.
Aline Schirm-Marzolf, CEO de Taracell AG (entreprise d’emballage présente dans le Haut-Rhin et en Suisse), a apporté son témoignage et regretté le manque d’harmonisation des diplômes et les difficultés de reconnaissance des compétences d’un pays à l’autre en zone frontalière. Elle estime également que l’enseignement de l’allemand devrait être plus poussé en Alsace que dans les autres régions françaises du fait de la proximité immédiate avec les pays germanophones.
Certaines entreprises de Saint Louis craignent une concurrence entre employeurs du fait de niveaux de salaire plus élevés en Suisse. Pour Mme Schirm-Marzolf, c’est la culture d’entreprise, les bonnes conditions de travail et la qualité du management qui font toute la différence pour un candidat futur salarié. Andreas Finke, Leiter der Agentur für Arbeit Lörrach, a estimé que le recrutement doit être perçu par les entreprises « comme un facteur d’investissement » qui doivent, en échange des compétences et talents des salariés, offrir des possibilités de carrière et faire des efforts de fidélisation.
Source : www.adira.com
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